Poivre noir de Penja

Grains de couleurs variées, plutôt crème. Puissant, assez corsé et d’une grande persistance en bouche. Ses notes sont lourdes, raffinées, boisées, ambrées et musquées.
Avec les viandes rouges , les volailles en sauce.

A l’état sauvage dans la savane, le poivre de Penja a obtenu la première IGP africaine en 2013 avec le miel et l’huile d’argan du Maroc . Il exhale tout son arôme une fois concassé. Il rehausse agréablement viandes rouges, volailles, et autres plats aux sauces relevées.

Histoire du poivre de Penja

Le poivre de Penja est cultivé dans la région du Littoral au Cameroun (une des 10 régions), plus précisément dans le district de Moungo. Au Cameroun, on dit que c’est le grenier du pays. Il a toujours été une région agricole très riche. Sa proximité avec la mer et la présence d’importantes voies navigables en ont fait une porte d’entrée pour la conquête des régions du Nord-Ouest et une zone privilégiée pour le démarrage d’une culture de produits exotiques dédiée à l’alimentation des marchés européens. Ainsi, l’agriculture a été massivement développée par les colons européens depuis la fin du 19e siècle, avec beaucoup d’échanges commerciaux. Jusqu’à la décolonisation, ce développement s’est principalement opéré grâce à l’établissement de grandes plantations capitalistes. Le cacao introduit par les colons allemands, suivi de la banane et du café sous les puissances coloniales anglaises et françaises. La population locale se nourrit de la demande de main-d’œuvre et est encouragée à planter ces mêmes cultures pour augmenter la production mondiale, ce qu’elle fonde sur le travail familial. À mesure que l’économie de marché se diffuse dans le pays, d’importants mouvements migratoires se produisent, en particulier vers le Moungo grâce à son sol riche et son économie croissante.

En 1960, le Cameroun accède à son indépendance et la région anglaise est rattachée au reste du pays en 1961. Toutefois, le secteur agricole continue à se développer sur le même modèle même si des entreprises publiques apparaissent. Anciens colons, les entrepreneurs français détiennent toujours de nombreuses entreprises. Ce modèle dure jusqu’aux années 1980, faisant du Moungo l’un des districts les plus développés du Cameroun. Par la suite, le mouvement de libéralisation du marché au niveau mondial laisse le secteur aux fluctuations des prix internationaux des produits de base. Au cours des années 90, le café a été remplacé par le cacao, les arbres fruitiers (notamment la papaye) et l’ananas. Un mouvement similaire se produit dans les années 2000 avec une perte de compétitivité élevée sur le marché de l’ananas et une stagnation des prix du cacao. Il s’agit là d’un facteur important dans la dynamique de conversion en culture du poivre. Depuis le début des années 2000, les Plantations du Haut Penja (PHP), société capitaliste française, est devenue un acteur économique majeur dans la région avec l’acquisition de grandes plantations locales. Aujourd’hui, elle régit plus de 4000 ha de terres, principalement sous culture de bananes.

Depuis 2013 et le début de l’IGP les prix ont fortement augmenté. Dans l’ensemble, les producteurs ont réussi à obtenir leur part dans la valeur du poivre. Cependant, les prix à la hausse entraînent de plus en plus d’opérateurs sur le marché. Entre 2009 et 2016 le prix de la tonne de poivre a été multiplié par trois.

Botanique : Piper nigrum L. (INPN)
Origine : Moungo, Cameroun, Afrique
Ingrédients : 100 % Poivre noir de Penja
Conservation : Plusieurs années à l’abri de la lumière et de l’humidité.
Puissance du produit : 6 (Scoville)